Jusqu’à quand, de quel droit et au nom de quelle loi ?
Y a-il un Dieu là-haut pour leur donner un toit ?
Un sourire une  épaule, juste le minimum,
pour réparer un peu ce que casse les hommes.
Deux enfants en pâture, sous un soleil de plomb.
Deux enfants en couleur qui vendaient des bonbons.
Mais deux enfants d’ailleurs, des migrants, des oiseaux.
Alors, bien entendu pas de larmes, pas de mots.
Vous la voyez enfin, l’odieuse indifférence ?
Et qui va le briser ce putain de silence ?
Bien sûr que ça dérange, bien sûr qu’on compatit,
Bien sûr, c’est révoltant, mais qu’est ce qu’on a fait depuis ?
Et si c’étaient les miens et si c’étaient les vôtres ?
Il n’y a pas d’innocent, tout est de notre faute
Il suffit de changer le regard que l’on porte,
De se regarder moins, pour enfin voir les autres.
Ce ne sont que des mots, dans un téléviseur,
Au milieu de la fête, des guitares, des couleurs.
Ce ne sont que des mots, mais s’ils pouvaient un peu, changer
Votre regard, vous vous sentiriez mieux.
N’ayez pas peur de l’autre, n’ayez peur que de vous, peur d’oublier parfois
de plier les genoux pour s’approcher plus près du plus petit que soi.
C’est plus dur de croiser que de tendre les bras.
Ne soyez plus les chiens qui aboient sans raison,
A chaque caravane, à chaque autre façon.
Pour ceux qui nous ressemblent, aimer, c’est déjà ça ;
Mais c’est beaucoup plus fort d’aimer ce qu’on n’est pas.